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CIVILISATION NOUVELLE.— LA QUESTION SOCIALE. Sans nom
d'auteur. Lyon, Vingtrinier, 1873, in-12.
Au premier abord, cette brochure parait un petit roman,
ce sont des lettres de la plus exquise tendresse, échangées
entre deux époux; ne vous y fiez pas, c'est plus sérieux que
cela n'en a l'air.
La liberté réglée par la morale, tel est le principe que.
soutient avec énergie cet opuscule. L'auteur, malgré la
tendresse dont son cœur surabonde, n'est pas une femme ,
ce ne peut être une femme, c'est un vigoureux lutteur, les
utopistes s'en apercevront. Après quelques passes légères
il se dévoile et se montre adversaire des économistes, et
surtout ennemi à outrance des socialistes. Son opposition
aux économistes ne va pas jusqu'à contester toutes leurs
doctrines ; il leur reproche seulement de s'en tenir à la
stricte justice et de ne point admettre la bonté comme
correctif de là rigueur du droit ; il appelle bonté le senti-
ment d'humanité qui nous porte â faire des concessions,
à favoriser les faibles, à aider les malheureux ; il la dé-
montre obligatoire au même degré que la. justice et établit
que notre dureté d6 cœur est la cause principale des
maux dont la société est affligée. Quant aux systèmes'so-
cialistes, il les accuse d'être la négation de la liberté et de
la morale et les voue à l'exécration publique.
Elles, sont vraiment éloquentes les pages indignées où
il prouve comment, eu moins d'un demi-siècle, l'avidité du