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200          ÉTYMOL0GIE DU NOM DE MONTRICHABD.

   Premièrement, notre grand'mère, la Gaule, qui s'organisait
en états libres lorsque César vint la plonger dans l'asservisse-
ment universel, notre grand'mère q'a jamais été assez voisine
des bêtes pour ne pas parler une langue humaine, une langue
à elle, et la parlant, assez dépourvue d'intelligence pour ne pas
donner aux objets, envisagés dans leurs rapports avec la vie
obligée, le nom convenable, ce nom que savent fort bien trouver,
puis forger jusqu'à la production harmonieuse, les grossiers
aborigènes de l'Australie et des Nouvelles-Hébrides.
   Secondement, et par une suite naturelle de ce qui précède,
cette grand'mère, cette Gaule, n'a pas attendu pour dénommer
ses oppida que les Germains, ses voisins et ses ennemis, eussent
fabriqué leur nom d'homme Reikard ; encore moins peut-on
supposer que ces oppida perdirent le nom appliqué par elle,
tandis que l'usage, également appliqué par elle, se perpétuait
chez ses oppresseurs jusqu'à l'entrée du monde moderne.
   Il n'y a donc en Montrichard, de quelque côté qu'on envisage
la question, de Richard ou richard d'aucune espèce; je ne suis,
malgré cela, l'ennemi d'aucun richard, je vous assure. Pour ma
part, je n'ai rien à prétendre en cette flatteuse épithète, mais je
 souhaite à mes amis d'y participer assez grandement pour, rej-
cueillir quelques-unes dus faveurs qu'elle annonce d'ordinaire.
 Quant et quant, l'un d'eux, m'envoyant une lettre de la colline
 où seront ses pénates, la datera de la sorte : Mont-du-rkhard,
ce                  je battrai des mains à son ctyniologic, avec
laquelle je suis affectueusement, etc.
                                                 A. PÉAN.