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54 DU SURNATUREL. vue et de leur spécialité et de la science médicale. Un moment, et c'est lui-même qui l'avoue, l'impression a été telle qu'il s'est vu sur le point de croire à une intervention surnaturelle, et il déclare que quelques-unes de ces guérisons sont surprenan- tes et dignes de la méditation des physiologistes. Pourquoi cet élan commencé vers la vérité s'arrête-t-il tout court? L'auteur de l'Examen médical va nous l'apprendre : C'est, qu'après avoir soumis ces guérisons les unes après les autres à l'interrogation de sa critique, U a découvert qu'il- n'y a dans toutes ces cures, si surprenantes, si dignes de la médi- tation du physiologiste, rien qui lui semble péremptoire pour la cause un surnaturel ; parce qu'au lieu de ces faits qui de- vraient écraser, accabler, violer la nature, on n'allègue que des faits qui peuvent être produits par un effort triomphant d'une surexcitation nerveuse puissante, ou d'une impression subite. Cette guérison a-t-elle été instantanée ? C'est une présomption pour la réaction de la nature. Cette autre a-t-elle suivie une marche lente et graduée ? C'est une présomption en faveur de la vertu curative des eaux de la source. On rencontre toujours une raison toute prête pour fermer la porte au surnaturel. Il ne vient pas un instant à l'idée de l'auteur de VExamen mé- dical, qu'il est peu naturel qu'une telle série de guérisons, si surprenantes, si difficiles à expliquer par les forces de la na- ture, se soient donné rendez-vous sur un même point, à pro- pos de visions ; qu'il y a au moins, dans le fait de cette simul- tanéité, de quoi ralentir les décisions chez un homme réfléchi, qui ne se paie pas de vaines suppositions, de vagues conjec- tures. Rien de cela ne l'a frappé ! Et après avoir étudié tant de faits qui déroutent la science, il est tout aussi confiant dans ses hypothèses que s'il n'avait à se prononcer que sur un ou deux cas de guérisons moins vulgaires que ce qui se fait communé- ment. Quant au jaillissement de la source, accompli sur le com- mandement de l'être céleste, dans un lieu où l'on n'avait jamais vu une goutte d'eau, jaillissement qu'il plaît à l'auteur de l'exa- men d'appeler une lente émergence, bien qu'il soit devenu, au bout de peu de jours, un ruisseau abondant, il ne prend pas même ^