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                          LYON.                       469

duquel trône aujourd'hui le sanctuaire vénéré de la vierge
Marie ; ces premiers habitants, disons-nous, voyant cette
colline dominant les lagunes, les méandres, les îlots cou-
verts de joncs et de roseaux, et le cours vagabond de nos
deux fleuves, durent logiquement lui donner un nom
caractéristique, rappelant tous ces objets naturels qui
frappaient leurs regards. Ce nom fut lug + dm, c'est-à-
dire colline s'éfevant au-dessus de marais.
   Les Grecs, puis les Romains, à leur arrivée dans le
pays des Ségusiaves, ne changeant pas ce nom topique
si significatif, se bornèrent à y accoler, comme suffixe,
la désinence os et la désinence um, ce qui donna dès lors
Lougoudounos, Lugdunum. Leurs successeurs burgondes,
les habitants, race mélangée de Gallo-Romains et de
Barbares, fidèles à l'habitude de contracter les mots, sup-
primèrent d'abord la syllabe finale, puis la lettre guttu-
rale, puis, successivement, les lettres médianes, ce qui
forma Loudoun , Loudun, acheminement vers le nom
moderne, et que l'auteur de la Gaule chrétienne et l'histo-
rien Charles Reynaud nous ont conservé, d'après des
écrivains arabes des vne et vrae siècles. A leur tour, les
Français du moyen-âge, postérieurement à 739, adouci-
rent Loudun en Leudun et firent tomber la dentale, si dure
à l'oreille des peuples méridionaux ; uous eûmes alors le
mot singulièrement euphonique de Luon, Lian, Lion,
Lion et en définitive Lyon. Les mêmes transformations
eurent lieu pour le Lugdunum de l'Ile-de-France, le Lyon
d'Angers et le Lyon la Forest ; mais dans les autres Lug-
dunum, l'accent tonique des populations se portant sur le
d, cette lettre fut conservée dans les Loudun du Poitou
et du Languedoc, dans Loude, Loudeac et Leyde; pour
une raison semblable, le g persista dans Lugde de West-
phalie. Quant au Lugdunum salnerium, Lugdunumfitplace