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46(5 LYON. Luci dunum, colline du bois sacré, à l'ombre duquel se célébraient les mystères des druides et s'élevaient leurs autels ? de Lucis dunum, montagne de la lumière, mont brillant, luminaux, parce quelalocalité est exposée aux pre- miers rayons de l'astre du jour, ou parce qu'il y existait un phare destiné à guider les nautonniers sur les deux fleu- ves dont les ondes se mariaient au pied même de la col- line? Provient-il de Logos dunum ou, de Ludi dunum, - allusion aux discours que les poètes prononçaient en certaines circonstances devant la montagne, ou aux jeux publics que l'on y célébrait ? de Lugens dunum ou de Luc- tûs dunum, en souvenir de l'affliction qu'éprouvèrent les habitants à la suite d'un incendie qui dévora leur cité, laquelle pourtant avait bien un nom avant cet événement? de Lugda, surnom d'une légion de César, qui avait long- temps campé dans les environs? ou de Lùcius, prénom de Munatius Plancus, fondateur ou restaurateur de la ville en question? Nous ne rapporterons pas les autres multiples interpréta- tions au nom de Lugdunum ; elles se trouvent consignées dans les diverses monographies de cette importante cité, et ne sauraient être développées dans notre modeste tra- vail. Rappelons néanmoins qu'elle a été nommée Rhodum- nia et-Aran», par d'anciens écrivains chrétiens, quijouaient sur le nom de ses deux fleuves, Rhodanus et Arar. La source de tant d'erreurs, d'interprétations si diver- ses, existe dans une ressemblance phonétique et une sy- nonymie de termes exprimant des choses bien différentes entre elles. Rien d'étonnant alors que se soient trompés la plupart des historiens de Lyon, alors surtout que les idio- mes celtiques étaient loin d'avoir été, comme aujourd'hui, l'objet des études de savants français et étrangers. M. Monfalcon signale trois Lugdunum dans les Gaules.