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43§ , BU SURNATUREL. qui proclament l'éternité de la matière, nient l'âme et font dp l'homme un produit successif et variable de je ne sais quelle métamorphose, se perdant dans la nuit des âges antérieurs. D'après ces philosophes, il n'y a pas de Dieu, il n'y a pas d'ave- nir. La nature est une collection d'êtres divers, tout à fait in- dépendants d'une cause intelligente, en proie aux caprices d'une aveugle nécessité, errants dans un cercle fatal, soumis aux fluctuations d'un progrès indéfini, et devant arriver, de trans- formation en transformation, j usqu'à une perfection chimérique et qui passe toute idée. S'il est inutile de discuter la possibilité du surnaturel avec des adversaires qui en renient l'unique et essentiel principe, nous sommes au moins dispensés de réfuter les ignobles ab- surdités sorties de leur cerveau. Mais, en passant devant eux, nous ne retiendrons pas le cri de l'indignation qui oppresse notre âme. Malheur aux savants qui ont donné le branle de cette aberration inouie des intelligences ! Malheur aux savants qui, au lieu d'étudier le monde et l'homme à la clarté de la révélation, éteignent ceflambeaudivin et se confient aux lueurs fallacieuses de leur prétendue science ! En se fermant la source de la vérité, ils renouvellent le crime de ces philosophes, qui la retinrent captive. Aussi, la justice divine que. saint Paul nous dit s'être révélée sur ces philosophes, en les livrant aux passions de l'ignominie, se révèle-t-elle sur ces modernes savants. Comment expliquer autrement l'étrange manie qui éclate chez eux de se ravaler, d'effacer de leur front le royal caractère dont Dieu l'avait sacré, de descendre des hauteurs de la dignité humaine dans les bas fonds de la création et de se classer parmi les animaux sans raison! Ces hommes, dans leur orgueil, ont voulu substituer leur science à Dieu,, et Dieu, à . son tour, pour se moquer de leur vaine science, les a puni par la folie : Dicen- tes se esse sapienles slulti facti sunt (1). Mais tous les adversaires du surnaturel n'appartiennent pas au troupeau d'Epicure. Il en est d'autres qui, en admettant un (t) Rom. i.