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BIBLIOGRAPHIE. 389 Elle réplique : « Non ! je t'en supplie ; Oh ! que jamais le « sang ne noie nos amours si pures, ô Calendal !... Mon Dieu ! « tes yeux effraient !» — Il faut qu'il meure, oui ! » — « Non, « si tu veux que je reste à jamais ta mignonne et ta sœur .. » — « Et moi je te redis : comme un faquin il faut qu'il meure ! » — Es un bandit, es un infâme, Esnn... Et tu sabes que t'ame !... Vole pas, moun ami, que devèngues bourréu I A tafurour mete restanco... Vole que reste neto e blanco La man que toque. — Blauco e franco La gardarai : princesso, aoô noun vos sie gréu! « — C'est un bandit et un infâme ! et un... Et toi, tu sai& » bien que je t'aime !.. — Je ne veux pas, mon bien-aimé, que « tu deviennes un bourreau ! —A ta fureur mets une digue... « Je veux qu'elle demeure nette et blanche, la main que je « touche. — Blanche et franche, princesse, je vous la garderai, « que cela ne vous pèse ! » Calendal part aussitôt; il veut, à tout prix, trouver le comte Séveran. Il n'est sorte de prodiges de vaillance, de miracles d'a- mour qu'il n'accomplisse pour plaire à son amante, pour grai.dir dans son estime et pour la sauver ! Du reste, chaque fois qu'il a revu Estérellc, elle a stimule son ardeur, en lui parlant de leur noble amour et de ce que faisaient autrefois les troubadours et chevaliers en l'honneur de leurs dames. Calendal est vainqueur dans les joutes ; ailleurs, il terrasse le fameux bandit Marco-Mau, l'effroi de la Provence, et entre autres prouesses, il abat toute une forêt de mélèzes superbes, sur la hauteur du mont Ventour. La dame de Montbrun, à qui elle appartenait, n'avait jamais trouvé de bûcherons capables de cet acte de hardiesse et de force. Calendal s'en charge, et il en vient à bout, après des efforts surhumains, dans le but d'être loué par son. amie. La châtelaine de Montbrun veut le garder et le faire roi, mais Calendal s'écrie vivement : Noun ! noun I vivo Cassis, l'amour e loa pan brun 1 J'aime beaucoup ce vers dans sa simplicité si fière.