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364 GÉNÉALOGIE DES COMTES DE VINTEMILLE.
chevalier, tant à mon freré qu'à moy, encores que fus-
sions pour lors fort ieunes ; mais la bonne mère ne le vou-
lut iamais, disant que la fortune de ses enfants tendoit
ailleurs et en autre pais, et que leur lignée viendroit un
iour à quelque prospérité, s'asseurant que Dieu ne les
abandonneroit point, et qu'ils trouveroient un iour un bleu
de repos avec honneur et contentement. Voylà comme
ceste bonne dame termina ses iours, après avoir eu de
grandes afflictions. Le fils aisné d'icelle, nommé Marc,
a senty en sa première ieunesse les travaux de l'exil de
Rhodes par mer et par terre, suivant la fortune de la Re-
ligion, sous la faveur de François et Augustin de Vinte-
mille, ses oncles, quitenoient bien honneste lieu en icelle,
et en compagnie de ladite arcondesse Perretine, sa sœur.
Il fut pourveu de Testât de grand viscomte à Malte, condi-
tion assés pénible, mais belle et honneste pour le service
de la Religion (1). Depuis, se voyant sur l'aage, vint Ã
la rive de Gennes, au Cunio, en la maison paternelle, et
s'estant marié avec Thomassine di Galeani, gentil'femme
, de la ville de Vintemille, a eu deux fils, Alexandre et Pros-
per, qui sont encores fort ieunes et viendront avec le temps
et l'ayde de Dieu à quelque bon faict. Quant à ma fortune,
ien'en veux rien escrire, veu que vous la sçavez aussi bien
que moy.
•VI. Or, d'autant que cy dessus i'ay faict mention
d'aucuns de ceste race des.comtes de Vintemille qui ont
(1) La charge de grand viscomte de Malthe est portée par un sécu-
lier ; le grand maistre y pourvoit, et cette charge consiste à mettre Ã
exécution les ordres du grand maistre et du conseil, tenir la main Ã
ce que l'isle vive en seurté, arresler les malfaiteurs et prendre soin
qu'on lui face les gardes sur les costes ; mais sans aucune jurisdiction
sur les chevaliers et leurs domestiques, si-ce n'est par ordre du grand
maistre et du conseil. (Note manuscrite de Ph. de la Mare.)