page suivante »
HÔPITAL DE LA QUARANTAINE. 349 prend qu'elle sévit encore avec activité. S'est-elle perpé- tuée dans la ville, depuis l'année précédente, ou rallumée à quelques-foyers couvanta"dans les environs ? Ce qui est cer- tain, c'est que Lyon, qui avait toujours jusqu'ici dispensé la peste à ses voisins, en est actuellement exempt et se garde à son tour de Villefranche. « A esté remonstré par les sieurs eschevins, par la voix du sieur Mabiez l'un d'eulx, que la sepmaine passée fust faict assemblée en la maison commune de Lyon, par la- quelle assemblée fust conclud qu'on ne laisseroit entrer personne de ceste ville au dict Lyon à cause de la conta- gion et du présent ordre que on y met; aussi que par la dernière assemblée faicte en la maison de cette ville, fust conclud que les dyzeniers auroient à se donner garde de ceulx que seroient mallades et le'rapporter tous les jours aux eschevins pour y mettre ordre. » En même temps, toutes les ordonnances portées les années précédentes sont remises en vigueur et de nou- velles prescriptions sont ajoutées aux anciennes. Les idées d'hygiène personnelle commencent à naître et viennent donner plus d'efficacité aux mesures élémentaires d'une exclusion absolue et impitoyable des malades et des suspects. A «stéj conclud et résollu entre les sus nommés (no- tables) de ne laisser entrer personne aux tavernes à poyne de dix escus d'amende contre chascun de ceulx qui y iront et contre chascun hoste. « Aussi, que l'on nommera quatre notables de la dicte ville pour assister avec les sieurs eschevins, pour le faict de la contagion, lesquels notables ont esté nommés des personnes que s'ensuyvent : et premièrement à la porte de Belleville et au quartier de la Polaillerie, sieur François Joral ; au quartier de l'Esglize, • honorable Mathieu Faure ; au quarteron de Presles, honorable Be- noist Porte ; et au quarteron de la Boucherie, honorable Hinbert Espinay.