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VOIES ROMAINES DE LUGDUNU1Î. 339 Ces divers monuments suffiraient donc à la rigueur pour établir la coexistence des deux routes 5 mais comme on pour- rait soutenir que la colonne d'Ampuis a pu être transportée d'ailleurs, nous aurons recours à d'autres preuves qui, ajoutées aux autres, doivent dissiper tous les doutes. La carte de Peutinger ne nous montre, il est vrai, que la route tracée à ia gauche du Rhône avec le chiffre de XXI mil- les pour la distance de Vienne à Lugdunum. Mais l'Itiné- raire d'Antonin nous donne formellement deux routes de Vienne à Lyon ; l'une de XXIII milles (ce qui est évidem- ment une erreur de chiffre), l'autre de XVI, per compendium, c'est-à -dire par la voie abrégée. Nous n'entrerons pas en discussion sur ces chiffres, qui ont le défaut d'être à peu près impossibles, surtout le dernier, qui a néanmoins pour lui ïa triple autorité de la Carte, de l'Itinéraire et de Sénè- que(l), à moins d'adopter la solution de d'An ville, qui n'est guère satisfaisante. Mais, quoi qu'il en soit, l'Itiné- raire n'en prouve pas moins qu'il existait deux routes pour aller à Vienne et par suite dans le midi, dont l'une plus courte que l'autre. La plus courte était sur la rive gauche, ainsi que le prouve la carte de Peutinger ; une autre preuve résulte de l'inspection des lieux. Cette voie romaine, comme la route moderne, devait tout naturellement être tracée en ligne directe sur les plateaux du Dauphiné, sans s'assujet- tir à suivre les courbures du Rhône. Tandis que sur la rive droite, la route resserrée partout entre les hauteurs et le fleuve, était forcée de suivre tous ses contours et par con- séquent, devait être plus longue. 11 suffit de jeter les yeux faite à Montdouilloux (Haute-Loire), tl'une pierre milliaire portant le nom d'Alexandre Sévère, sur la même route où l'on a retrouvé les colonnes d'Usson, de Moind et de Peurs. — V . Aug. Bernard, Description du pays des Ségusiaves, supplément, p. 13. A. V. (1) V. la note de M. de Boissicu, p. 365, cl M. d'Anville, Notice de la Gaule, p. 704-705.