Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            ARCHÉOLOGIE.                              297

   Et d'abord les objets trouvés dans ce tumulus ont confirmé
 de tout point sa destination funéraire. Quelques morceaux de
 gros ossements calcinés, les débris d'un vase grossier en terre
non vernissé, une terre noire mélangée de cendre et de charbon,
derniers restes des corps déposés sous ce monticule, ne laissent
aucun doute à cet égard.
   Ces traces d'incinération ne permettent guère de faire rémon-
ter ce grossier monument à une époque antérieure à la conquête
de la Gaule par les Romains, car les observations faites dans le
Morbihan semblent établir que, dans les tumulus de l'époque
celtique, on ne trouve aucune trace d'incinération, tandis qu'au
contraire ceux de l'époque gallo-romaine ne renferment que les
gros ossements qui n'ont pu être consumés entièrement par le
feu (1).
   D'un autre côté, la découverte d'un fer de lance fort oxidé,
trouvé à côté d'un fer à cheval et d'une pointe de flèche barbe-
lée, aussi bien que l'absence de tout instrument en silex, con-
fis ment pleinement cette opinion sur l'époque probable, où fut
élevé ce monument.
   Le fer achevai mérite une mention particulière. En 4867, la
Société polymathique du Morbihan signalait aussi une décou-
verte semblable faite en Bretagne. Ces découvertes sont rares,
en effet ; néanmoins l'ensemble des observations faites soit en
France, soit en Suisse, dans des tombelles appartenant certai-
nement à l'âge de pierre, a permis de conclure, depuis long-
temps déjà, que les Celtes ont eu l'usage de ferrer les chevaux,
avant même qu'il fût connu des Grecs et des Romains (2).
   Jusque-là, pourtant, les objets découverts dans le tumulus
de Machezal n'offrent rien qui les distingue de ceux qui ont été
retrouvés dans dès monuments de même nature. Mais il en est
autrement de la disposition du tombeau lui-même. Ce tombeau
consistait, en effet, dans une enceinte rectangulaire , formée de
quatre murs en pierres sèches, et présentant une surface de

  (1) Bulletin de la StJeiêtê potymàthiqUe du Morbihan, année 1864.
  (2) Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, année 1867.