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                    HÔPITAL DE LA QUARANTAINE.                        259
fussent mallades ; et ce à poyne d'ung escu d'or applicable
aux paouvres, ou aultrement comme il sera advisé. Et
seront les dictes ordonnances publiées par tous les carre-
fours et rues traverses de la dicte ville, aux fins que nul
n'en prétende cause d'ignorance. »
   Claude de Rubys. signale, au début de cette épidémie,
l'apparition d'un fléau bien étrange au milieu d'une ville :
   « Sur le commencement de l'été (1581) se vit à Lyon
une telle multitude.de oeste vermine que nous appelons1'
chenilles, qu'en plusieurs endroits de la ville les murailles
des maisons en estoyent toutes noires, et les couverts et
les cheminées si pleines, qu'elles tomboyent dans le pot
qui bouillait sur le feu, si on ne se donnoit garde de le
tenir bien couvert; mais elles disparurent tout en un ins-
tant et ne sceut-on ce qu'elles devindrent. Cette corruption
présagea la grande peste d'où la ville et le pays furent
puis affligés tout le long de l'esté (1); »
                                                  D' L. MISSOL.


   (1) D'après Burel, historien du Velay, cite par M. le Dr Vissaguet dans
un très-intéicssant mémoire sur les épidémies de peste dans la ville du
Puy, pareille calamité se montra dans ce pays en 1580, et la famine s'en-
suivit. Les chenilles firent tellement de ravages que les pauvres laboureurs
n'eurent d'autres remèdes pour les chasser que les fulminations et cen-
sures ecclésiastiques et excommunications. Par ce moyen, les dictes che-
nilles s'en retournèrent en quelque lieu désert.
   En même temps, la peste régnait dans la province, cl s'y montra par
intervalle de 1580 à 1587.




        (A continuer.)