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250              UÙP1TAL DE LA QUARANTAINE.

tion n'est faite de .mesures et de dépenses occasionnées
par la maladie.
   La seule mesure connue prise contre le fléau est celle
qui résulte de la lettre adressée, le 13 juillet 1564, parle
duc de Montpensier, au bailli_de Beaujolais, lui enjoignant
« d'entretenir exactement la propreté de la rue par laquelle
les pères Cordeliers ont accoU3tumé de passer, allant en
procession à l'église parroissiale. Défendant à toutes per-
sonnes de tenir en la dicte rue immondices, ordures, bêtes
et sang; ni faire autre chose qui cause incommodité,
puanteur ou infection. »
   Cette rue, actuellement la rue de la Sous-Préfecture, alors
très-étroite et longée par la rivière, était occupée dans
toute son étendue par des bouchers, des tripiers et des
tanneurs, qui la rendaient particulièrement malpropre et
infecte.
   L'ordonnance du duc était donc bien justifiée, mais
vraiment trop insuffisante.
   Si les archives de la ville sont muettes, nous trouvons
dans les historiens du temps des indications suffisantes
pour apprécier la gravité du mal.
   D'après Rubys, il mourut à Lyon, de bon compte fait
bien soixante mille personnes. Et le furieux ligueur
ajoute : « Ce fut une curée que Dieu envoya pour purger
la ville d'une infinité de vermine que les protestants y
avoient attirée de diverses parts pour fortifier leur party,
lequel demeura d'autant affoibli, car ils mouroyent à tas,
se meslant sans discrétion, sous prétexte de leur prédesti-
nation turquesque        Cette peste si échauffée commença
à se refroidir environ la Toussaint et prit fin durant l'hiver. »
   La proportion des morts ne fut pas moindre à Villefran-
che, qui alors ne renfermait pas quatre mille habitants et
en perdit deux mille.
   L'hôpital de la Quarantaine put-il être utilisé en cette
circonstance? S'il ne fut pas détruit comme ceux de la
Maladière et de Roncevaux, il dut cependant être laissé en