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244 HÔPITAL DE LA QUARANTAINE. .
villes les trois quarts, dans d'autres les neuf dixièmes et
même la totalité des habitants.
D'après les conjectures de M. Péricaud, appuyées sur
une inscription funéraire qui porte la date de 1348(1),cette
peste aurait causé à Lyon une grande mortalité. Comme
dans les épidémies postérieures, Villefranche a presque
constamment reçu la peste de Lyon, on ne peut guère dou-
ter qu'il en fut de même en cette occasion.
En 1420, une grande peste ravagea Villefranche, Belle-
ville, Thoissey et Montmerle. Marie de Berry, femme de
Jean de Bourbon, alors prisonnier des Anglais, depuis la
bataille d'Azincourt, qui gouvernait les états de son mari,
remet, à cause de la peste, la ferme entière du péage de
Belleville à celui qui l'amodiait, au profit de cette ville.
En 1435, le roi Charles VII vint faire son entrée à Lyon.
Cette même année, une cruelle famine survint, par suite
des dévastations de la guerre, et, après elle, une grande
peste et mortalité dont souffrirent beaucoup la ville et tout
, le plat pays.
En 1468, la peste se déclare dans la Dombes, à Ville-
franche, à Anse, sur les deux rives de la Saône. A Ville-
franche, on fit des barrières pour empêcher toute commu-
nication des habitants avec les pestiférés. Le duc de Bourbon
paya une partie de cette dépense.
En 1493, le roi Charles VIII qui passait par Lyon, s'en
allant faire la conquête de Naples, et qui y fit un long
séjour, « ayant pris si grand goust en la bonne grâce des
dames de la ville, qu'oubliant son dict voyage, il ne pensa
plus qu'à les festoyer » fut chassé de la ville par la peste
qui s'y déclara au milieu de l'été, « et en des maisons de
ses plus favorisés (2) » Quelle était la nature, l'origine de
ces épidémies? Avaient-elles débuté dans le pays, ou
venaient-elles de contrées éloignées ?
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(1) Péricaud. Notes et documents.
(2) Claude de Rubys. Supplément à l'histoire de Lyon.