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446 • LE BONHEUR DE H e B.-M. DUFLOT. De trouver un mari ne serait-il pas temps? Ecoute : j'ai jeté les yeux sur un jeune homme Laborieux, rangé, bon, pas trop laid — en somme Digne de mon enfant et digne aussi de moi, Bien qu'il soit du commerce et point homme de loi. RENÉE. Négociant, papa? mais je ne suis pas faite Pour un mari chez qui l'on vient pour faire emplette. Maman aimerait mieux, je crois, un général, Un colonel, que sais-je? ou bien quelque amiral. Jamais en pension, mes meilleures amies, A propos de maris, jasant comme des pies, N'auraient jamais pensé jeter les yeux fi bas. Un marchand.! mon papa, ne plaisantes-tu pns? (Dans la société de M. et Mme Duflot, les enfants tutoient leurs parents qui sont fort honorés de cette familiarité.) MONSIEUR DUFLOT, (A paît.) Je me l'étais bien dit. (Haut.) Ma chère amie, écoule; La vérité, parfois, cruellement nous coûte. Mais il faut à la fin qu'on entende raison D'abord, moi, je suis né de fort humble maison, Et Jupiter n'est pas des aïeux de ta mère. Un prince, un duc et pair, ne sont pas notre affaire. Je ne plaisante pas - je te le jure bien. — RENÉE. (Avec humeur.) Maman..... MONSIEUR DUFLOT. Maman, maman. Ta mère n'y fait rien. Je suis bon... oui, trop bon. Mais,s'il le faut, pour maître A la mère, à la fin, je me ferai connaître..... Je veux uniquement m'adresser à ton cœur , Te bien persuader que je veux ton bonheur, Et toucher le bon sens dont ta petite tête A bien sa bonne part. -— La paix est-elle faite?