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       LE BONHEUR DE M0 B . - N . DUFL0T.

 De ma fille. — Demain nous dînons tous ensemble,
C'est une occasion naturelle, il me semble,
De les déterminer. — Je veux les éblouir,
Je ne veux pas ainsi dans le doute languir ;
Et je n'ai pas nourri ma plus chère espérance,
Pour la perdre à la fin par votre indifférence.
Je vais tout commander sans regarder les prix ;
Je veux qu'ils soient tous deux de mon luxe surpris
Vous, tâchez d'être bien ; oubliez la boutique
D'où vous êtes sorti        Vraiment, quand je m'applique
A faire de ma fille un trésor de,ieauté ;
Quand un charme nouveau chaque jour apporté,
Attire tous mes soins pour l'embellir encore,
Vous lui donneriez, vous, un mari de pécore ?
Non, monsieur, ma Renée est un morceau de roi,
Que je ne garde pas pour un autre Benoit.
Je ne suis plus enfant, et je sais bien en gomme
Ce qui, chez une femme, affole un galant homme,



Et quand, comme Renée, on est faite et soignée,
Des parfums les plus fins chaque soir impreignée,
Dans le bain le plus doux mise chaque matin ;
Chemises de batiste et robes de satin,
Ce n'est pas avocat, avoué, ni notaire,
Pour être son taari — qui feront mon affaire.
Mais assez. — Pauvre ami, je vous ai confondu.
En bavardant ainsi, trop de temps j'ai perdu
Mes ordres à donner, le menu, ma toilette,
Et celle de Renée       Allons 1 je serai prête.

                       III
            MONSIEUR DUFLOT.   (Seul.)

Mon Dieu ! mon pauvre père, à voir pareil dîné,
M'aurait cru cousu d'or, ou m'aurait cru damné ! —



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