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                   LES BEAUX-ARTS A LYON.                83

dessins postérieurs, la Résurrection des enfants sur le corps
de saint Philipe, d'après la fresque d'Andréa del Sarto au
cloître de l'Annonciade, le Jugement de Salomon et la
 Vierge à l'œillet, d'après Raphaël, on est frappé disons-
nous du changement qui s'est fait dans la manière de
l'artiste.
   Il avait d'abord sacrifié à ce qu'on appelait le coloris
en gravure ; mais sous l'influence d'Orsel et après l'étude
approfondie des œuvres des peintres primitifs à Assise et
à Florence, il abandonna, pendantles dernières années de
son séjour en Italie, toute prétention à la couleur, « il
« simplifia considérablement sa manière, et, renonçant
« tout à fait à l'obscurcissement des clairs, il eut pour
« but de joindre l'agrément d'Albert Durer à la simpli-
« cité de travail de Marc Antoine ; à son retour de Eome,
« frappé des beautés qu'il remarque dans le tableau le
« Bien et le Mal qu'Orsel venait d'exposer au Louvre et
« peut-être mieux disposé qu'un autre, par ses fortes
« études, à comprendre que cette œuvre, résultat des mé-
« ditations de l'artiste éminent qui avait eu sur son talent
« une si heureuse influence, renfermait toute une rëgé-
« nération de la peinture murale, il sollicita de son ami
« la faveur de graver ce tableau et d'appliquer à cette
« traduction les réformes qu'il se proposait d'apporter
« dans la gravure au burin, réformes qui consistaient à
« ne plus voir dans les tailles qu'un moyen d'exprimer le
« plan perspectif et comme la coupe des objets qu'il avait
« à rendre. Cette planche fut le travail qui, avec les soins
« donnés à ses élèves, remplit sa vie pendant plus de
« vingt ans (4) ».
   Nous ne répétons pas les éloges qui furent faits de cette

  (1) Eloge de Vibert, par M. Martin-Daussigny.