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ARABES ET KABYLES. 47 pris, mieux que l'administration, le parti qu'ils pou- vaient tirer des Kabyles, ils les ont pris pour ouvriers, et en emploient dix-huit à vingt mille. On a même fait venir des nègres du Fezzan auxquels on donne deux francs par jour. Quant aux Arabes, on n'a pu les employer à aucun travail (!)• « Pour nous, Français, dit M . Henri Verne, amis de « la justice, partisans des nationalités opprimées, cette « race Kabyle doit attirer nos sympathies. Elle est réel- « lement susceptible d'assimilation, et notre conquête « doit devenir pour elle le signal de la délivrance. « Bien différents des Arabes qui, par des mœurs no- « mades, une antipathie invétérée pour le travail, une « organisation vicieuse et un fanatisme excessif, se mon- « trent hostiles aux autres peuples et rebelles au pro- « grès, les Kabyles sont laborieux, entreprenants, habiles « dans les travaux manuels. Pour eux le Koran n'est « qu'un livre religieux. Ils sont régis, en matière civile et « politique,!jpar des lois ou Kanouns, mot dérivé du mot « canon et qui atteste une origine romaine et chrétienne. « Ils ont conservé le régime municipal et la propriété in- « dividuelle. Leurs villages, composes de maisons de « pierres, sont en effet administrés par un maire (amin), « assisté d'un conseil municipal(djemâa). Dans toutes les « montagnes de la Kabylie, les propriétés sont séparées « par des haies ou des murs en pierre sèche* Très-indus- « trieux, les Kabyles cultivent admirablement le maigre « sol sur lequel ils se pressent. Ils connaissent les moyens « d'aménager les eaux ; ils ont conservé l'art d'extraire les « métaux ,• ils ont des moulins à huile ; vil y a parmi eux « des tisserands, et, signe distinctif, dans leur société la « femme occupe une place honorable, et assez semblable « au rôle que lui assigne la civilisation chrétienne ; moins « fanatiques que les Arabes, ils ont résisté à Abd-el-Kader (1) De Boue à Hamman-Meskhoutine.