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38 ARABES ET KABYLES. les Aryas agriculteurs, sectateurs de Zoroastre,'sont nom- breuses. Ceux-ci sont appelés les véridiques, les croyants ; avec eux habite et combat le bon génie de la lumière ; avec leurs adversaires, au contraire, qualifiés de menteurs et d'incrédules, marche le noir esprit des ténèbres. « Comment, s'écrie le prophète de l'Iran, comment de- c vons-nous chasser les menteurs de ce lieu et les repous- e « ser vers ceux qui, remplis de désobéissance, ne s'hono- « rent pas d'observer la vérité et ne se préoccupent pas de «•- faire triompher le Bon Esprit]? » Or, nous avons vu que ces méchants là sont les pasteurs. Pourtant les livres saints des Aryas perses et des Aryas indous se trouvent d'accord dès qu'il s'agit des peuplades chasseresses. La chasse est prohibée tant par la loi védi- que que pa. celle des mazdéens. Les Grecs du temps de Périclès appelaient Bacchus mangeur de chair (&>fit>j>ayoç x/jewyayoç). Bacchus est, on le sait, le soma védique, la boisson enivrante du pasteur de l'Inde et il est probable que ce mot plein d'horreur a été imaginé par les Perses ; le terme se trouve dans le Yaçna à l'adresse des nomades et ce qu'il y a de particulier, c'est que dans les Védas le même reproche est fait aux tribus des chasseurs « (Kravya-ad Ama-ad) » disent les pasteurs aux chasseurs sans savoir que les agriculteurs leur en di- sent tout autant. Les Israélites, placés géographiquement entre les Perses et les Indiens, entre les nomades du désert et les Egyp- tiens, ont oscillé d'une tradition à l'autre, mais leurs goûts» leurs tendances, leurs sympathies sont toujours en faveur des pasteurs. Malgré les exemples de certains patriarches, malgré les recommandations de Moïse, qui fut le législa- teur le plus énergique qu'on ait jamais connu ; malgré tous les encouragements que leurs chefs et l'expérience viennent leur donner en faveur de l'agriculture et de la propriété, ils restent contemplatifs et vagabonds. Pour eux la culture des champs n'est pas, comme chez les Perses, un