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28              LA FAMINE DE l b 7 3 , A VILLEFRANCHE.

   « Du dymanche seyzième jour de may, l'an 1573, en la maison
commune sur l'hospital (I), a esté faict assemblée des habitants
d'icelle ville proclamée à son de trompe, à yssue dé la messe
parroissiale du lieu, pour délibérer et donner ordres à la nourri-
ture et entretenement del'affluence despaouvres qui surviennent
journellement en ceste ville.
   « Les eschevins assemblés unanimement ont esté d'advis de
mettre taulx compétent au bled qui a esté trouvé dans les gre-
niers de cette ville et bailler billetz aux bolangiers potir en aller
quérir aux dictes maisons au prix et taulx que sera porté par
les dictes billettes, avec injonction de le distribuer ainsi que
leur sera ordonné ; et quant aux estrangiers qui amèneront bled
à lagrenette, qu'ils le pourront vendre à discrétion à la volunté.
   « Les eschevins assemblés ont été d'advis de mettre le froment
à trois livres cinq sols le bichet, et le bichet seigle cinquante
cinq sols. »
   Le bon ordre devenait difficile à maintenir au milieu de cette
foule d'étrangers affamés et sans asyle.
   Le 20 du mois de mai, une nouvelle assemblée est convo-
quée « pour mettre ordre à l'abondance des paouvres qui sur-
viennent journellement en ceste ville et pour la nourriture
d'iceulx.
  « La dicte assemblée est d'advis qu'il soit enjoinctaux habitants
de nourrir les paouvres jusqu'à la feste de Saint Jehan-Baptiste
   (1) Les cchevins se réunirent longtemps, jusqu'à la construction de l'Hô-
tel de ville actuel, dans une chambre de l'hôpital de la Pêcherie, situe au
centre de la ville, entre les deux bras du Morgon.
   Louvet, dans son histoire manuscrite du Beaujolais, donne sur ce Sïijcfc
les renseignements suivants :
   « J'ay vu un accord qui fut faict, le 5 avril 1456, entre les échevins
« de Villcfranche, d'une part, et le procureur des pauvres du Beaujollois,
« d'autre part, touchant ledit hôpital, maladerie et charité de Villcfranche,
« où il est parle que les dicts cchevins y auroient une chambre pour dé-
« libérer de toutes les affaires en présence desquels les dicts procureurs
« et receveurs dévoient rendre leurs comptes au bon plaisir de rnonsei-
« gneur le duc,