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         LE TABLEAU DU PÈRUGIN AU MUSÉE DE LYON.           23

    Mais reste une autre objection, celle de la possession
 trentenaire ; au premier abord, celle-là paraît sérieuse,
 mais en l'examinant de près, on voit que ce n'est qu'un
 fantôme.
    D'abord, il faut que cette possession trentenaire ne soit
 par le résultat d'un oubli, puis, si le législateur a été forcé
 de mettre un terme et d'assigner une date à la prescrip-
 tion, la conscience et l'honneur n'en admettent pas..
    Quoi donc , une communauté , une population de
 350,000 âmes .doit-elle être victime d'un oubli ou d'une
négligence d'un de ses fonctionnaires? Celui qui, par
suite de circonstances extraordinaires ou d'empêchements
de force majeure, naufrage ou exil, aurait été dans l'im-
possibilité de venir réclamer un dépôt, et ne pourrait le
 faire que la trente et unième année, devrait-il s'entendre
dire : Je ne vous rendrai rien, parce que la possession trente-
naire est un droit et que la loi vous interdit tout recours con-
tre moi. Ce langage ne révolterait-il pas la conscience ?
l'opinion publique qui aussi est un souverain, n'en serait-
elle pas émue ?
    Espérons qu'il n'en sera pas ainsi, et que nos réclama-
tions seront accueillies ; d'ailleurs, elles sont formulées de
manière à ne.blessernila juste susceptibilité du respecta-
ble Curé de Saint-Gervais, ni des honorables membres du
Conseil de fabrique de cette paroisse. Par la même raison,
elles ne doivent point paraître désagréables à la ville de
Rouen. Cette riche capitale de la Normandie a le senti-
ment des arts autant qu'aucune ville de France. Elle sen-
tira sans doute que lui offrir une occasion de reconstituer
une œuvre d'art de cette importance, c'est faire appel à
des sentiments généreux qu'elle est si bien faite pour
comprendre. Elle verra que notre demande veut sauve-
garder les intérêts de deux villes qui sont sœurs, qu'il ne