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14        LE TABLEAU DU PÉRUGIN AU MUSÉE DE LYON.

gards tournés vers la cour céleste qui n'y est plus, ont l'air
étrangers à la scène dont il font partie. Le tableau, coupé
près de la tête du Christ, rend la scène inachevée ; l'auréole
qui enveloppe le corps du Sauveur étant entamée, a l'air
d'unemaladresse de lapartdupeintrequi semble n'avoir pas
su disposer sa composition. Les trois petits tableaux décou-
pés de lapradelle ne se reliant plus au sujet principal et à
l'ensemble général, ' perdent toute leur signification reli-
gieuse. Leur encadrement, séparé en trois tableaux isolés,
leur ôte toute la poésie de la scène dont ils faisaient par-
tie, et dont ils formaient le complément. Les choses restè-
rent ainsi pendant quinze ans.
   En 4815, la France, abattue pour la seconde fois, par
l'Europe coalisée, se vit, par la volonté des vainqueurs
obligée de rendre les dépouilles artistiques de l'Europe. Les
commissaires des puissances réclamèrent ce qui leur avait
été enlevé à l'époque de leur défaite. Le Gouvernement
français, forcé de céder à leurs réclamations, annula les
dons faits aux églises et aux musées, et donna partout l'or-
dre de rendre les objets d'art provenant des conquĂŞtes pas-
sées, il rendit lui-même ce qu'il avait conservé.
   Le statuaire Oanova, agissant au nom du Pape Pie vil,
réclama ce qui avait été enlevé aux Etats pontificaux, et
parmi ces objets, signala au premier rang le tableau de
l'Ascension, par le PĂ©rugin. Non-seulement l'ordre fut
donné aux détenteurs de le rendre, mais le Gouvernement
s'empressa de remettrede suite à l'envoyé du Saint-Père
les parties qu'il en avaitjconservées, savoir les douze saints
qui entouraient le tableau (1 ). Le Gouvernement renon-
çant ainsi à ses droits de conquête, et le Pape reprenant
les siens, les détenteurs des parties séparées barbarement

   (1) Le pape en a rendu cinq Ă  PĂ©rouse, qui sont dans la sacristie,
et placé trois au musée du Vatican.