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12 LE TABLEAU DU P&RUGIN AU MUSÉE DE LYON. Baptême et la Résurrection (1 ) ; une bordure sur laquelle étaient peints douze bustes de Saints ou Apôtres, entou- rait cet ensemble magnifique. Depuis trois siècles, ce tableau faisait à Pérouse l'admi- ration, non-seulement de l'Italie, mais de l'Europe entière, lorsque les événements de la fin du siècle \ dernier amenè- rent les armées françaises en Italie, sous la conduite du général Bonaparte. Tout le monde connaît les résultats de cette mémorable campagne qui se termina par le traité de Tolentino, assu- rant la domination des Français en Italie, et leur livrant toutes les richesses artistiques de ce beau pays. Le magnifique tableau de l'Ascension ne pouvait échap- per à l'attention des commissaires de la république fran - çaise, et son immense réputation le mettait au premier rang de ceux que les Etats pontificaux étaient obligés de livrer. Il fut donc apporté à Paris avec les Raphaël, les Titien, les Dominiquin et autres dont les églises d'Italie durent se dépouiller. Ce fut une immense douleur dans la péninsule. En peu d'années, la France s'enrichit successivement ainsi des dépouilles des nations vaincues, et présenta le plus magnifique et le plus étonnant assemblage des mer- veilles de l'art, que nation ait jamais réunies. (1) Voici comment s'exprime Vasari : « E nella chiesa di San Pierô badia de' monaci neri in Perugia, « dipinse all'altare maggiore in una tavola grande, l'ascenzione con « gli apostoli a basso che guardano verso il cielo. Nella Pradella délia « quale tavola sono tre storie con molto diligenza lavorate, cioe i « magi, il.battesimo e la resurrezione di Christo. La quale opéra tutla « si vede piena di belle fatiche, intanto ch'essa e la migliore di « quelle che sono in Perugia di mano di Pietro lavorate a olio. » VASARI, VITA DEL PERUGINO.