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1 POÉSIE. Dont la traîne boit le ruisseau, Que sonne, un jour, leur dernière heure, Pourvu que règne en leur demeure Un inepte et riche étourneau. Voyez cette femme poète A la chaude- inspiration, Haletante, au siècle elle jette Dé son âme tout le limon ; Le siècle acclame la bacchante » Dont la prunelle dévorante Contient pour lui le feu sacré. Assez de brises et d'étoiles, De doux rayons, de blanches voiles, Les vieux navires ont sombré. Ce petit crevé qui s'avance Tout tremblotant et tout perclus, Vers la fontaine de Jouvence N'a-t-il pas l'air d'un Romulus ï Il veut fonder des républiques Avec parfums et cosmétiques, Ou vieux Champagne frelaté ; Et son laquais, charmant gavroche, Adroitement, fait de sa poche Le chemin de l'égalité. Et ces vils serpents de l'envie Ojii vont siffler soir et matin Sur tous les sentiers de la vie En distillant leur noir venin ; Et ce beau jongleur qui roucoule Des mots d'amour à cette foule Qu'électrise un ardent désir : Comme un enfant que l'on caresse, Elle croit à toute promesse Et tend les mains pourapplaudir. Fuyez ! fuyez ! frêles vestales Au front candide, à l'œil serein.; Pendant que vous usez les dalles !