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UNE ARRESTATION EN DACPHINÉ. 463 n'avait rien de cette philosophie du courtisan qui méprise bien vite une opinion publique dont il se sert parfois con- tre ses adversaires ; cependant, après une longue et très- sérieuse discussion, chose singulière pour deux hommes presque du mê.me avis, ils finirent par s'entendre parfai- tement et rédigèrent en commun un mode d'exécution par écrit que nous allons textuellement rapporter, parce qu'il a bien le cachet de cette époque. Nous avons dit que l'arrestation avait été convenue sans objection de prime abord ; l'article 2 concernait la vente aux enchères des équipages ; c'était un détail pour un homme ayant la fortune du marquis, il fut convenu qu'ils resteraient provisoirement en dépôt dans son hôtel, où il consentait du reste à héberger M. le duc, ce qui fai- sait que l'article 3 sur la prison ne présentait également aucune difficulté. L'article 4 n'était point aussi facile à arranger. « Vous m'enverrez immédiatement, écrivait Mazarin, tous ses papiers. » La commission devenait dure. Dieu, qui vient au secours des siens dans les occa- sions périlleuses, leur suscita un heureux stratagème. On les ferait, dans le premier trouble de l'arrestation, dérober par un valet, et ils iraient ainsi tout naturellement au premier ministre. Mais c'était l'article 5 qui était vraiment inabordable ! « Madame la duchesse sera renvoyée en chemise dans sa « chère Espagne ou tout autre pays ennemi qui pourra « lui être agréable », écrivait le cardinal. — Il a mis en chemise ! s'écria le major en retombant comme anéanti sur son siège. Le président ne dit mot, il se leva doucement, et fit trois fois le tour de sa vaste bibliothèque. — En chemise, mon cher major, dit-il après sa prome- nade, en chemise veut dire en aussi petit équipage qu'il est séant qu'une duchesse puisse aller. Il y eut alors des pour- parlers très-vifs, mais voilà ce qui fut écrit : M me de Gaé- tan n'emmènera avec elle que ses filles d'honneur, un des