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LES BEADX-ARTS A MON. 431 de Berjon (1), travaille au sortir de l'école chez M. Du- tilleu, une des maisons de fabrique les plus renommées pour les articles de goût ; puis se met fabricant. Un- succès rapide lui donne la fortune que son ambition avait rêvée; et, peu soucieux de l'accroître, il se hâte de quitter 'les affaires pour retourner à ses chères études ar- tistiques. Son éducation première à l'Ecole de Lyon n'a- vait pu le préparer à la grande peinture ; pendant qu'il s'occupait d'industrie, il avait cherché un délassement dans la miniature, il continua à faire des portraits dans ce genre. Bien qu'il s'en occupât en amateur et sans accepter aucune rétribution, il ne se crut pas en droit de n'être pas consciencieux. Parmi les soixante miniatures de Régnier qui sont répandues dans les familles lyonnaises, il y en a de charmantes comme finesse d'exécution et comme vérité d'expression. Nous citerons M. etMme Arles, M. Benoît, M. Brosset, Monseigneur Lyonnet, archevêque d'Alby, etc. Plus tard la vue et la main ne se, prêtant plus au travail si minutieux de la miniature, Bég-nier se mit à peindre à l'huile des portraits en grand. Le musée lyonnais a de lui le portrait en pied de M. Arles-Dufour; mais c'est dans la miniature surtout qu'il le faut étudier; et nous souhaitons qu'une de ces belles miniatures apparaisse bientôt dans le musée lyonnais. De nombreux voyages en Hollande, Belgique, Italie, Allemagne avaient formé son goût et étendu ses idées sur l'art. Il se mettait avec une bonne grâce inépuisable à la disposition de l'Administration et de la Société des Amis-des-Arts pour tout ce qui intéressait les beaux-arts à Lyon; il suivait avec affection les travaux de l'Ecole, et c'est à son instigation qu'on a exigé des élèves pour la fleur des études nombreuses au trait. (1) Il eut la médaille d'or au concours defleursde 1815.