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                    LES BEAUX-ARTS A LYON.                      425

    Bonnefond a été, de 1817 à 1822, une des étoiles les
 plus remarquées de la pléiade lyonnaise : les petits Sa-
 voyards, le Vieillard aveugle conduit par sa fille, leMarchand
 de volailles ;le Maréchal ferrant, la Chambre à louer se'ran-
 gent sous l'étendard des finisseurs, que Richard et Revoil
 avaient arboré. C'est dans la Chambre à louer qu'est le
 fameux réchaud qui fit si grande sensation à l'époque.
    Les conseils de Guérin, qu'il consulte à Paris, le per-
 suadent qu'il doit tendre à un autre succès que celui ob-
tenu jusqu'à ce jour par le fini précieux de son exécution;
qu'il doit donner à son style plus de sévérité , qu'il doit
peindre plus largement. Ayant eu le grand prix de pein -
ture en '1824, il part pour Rome, étudie, travaille et se
métamorphose. Il revient, en 1828 avec le Chevrier, V Of-
ficier grec blessé, la Pèlerine secourue par des moines (1) ;
mais ne séjourne pas en France ; il est enthousiaste de
l'Italie, où il sent qu'il devient vraiment artiste. Aussi on
le retrouve à Rome en 1829, et il y signe .ce beau tableau
de l'Eau sainte, qui est exposé à Paris en 4831 (2).
    En regardant, dans le musée lyonnais, la Chambre a
louer, puis la Cérémonie de Veau sainte, on verra combien
est juste l'appréciation suivante des deux manières de
Bonnefond (3) : « La première, créée pour ainsi dire par
« Revoil, est le mélange dn dessin de l'école de David
avec l'exécution fine et précieuse des Hollandais ; le co-
« loris, assombri par l'exagération des demi-teintes, tend
« un peu au noir, le pinceau est précieux ; la touche fine,

  (1) Ce tableau, qui appartenait au duc d'Orléans, plus tard le roi
Louis-Philippe, fut détruit en 1848.
  (2) Voir, dans le compte-rendu de l'Exposition de 1831, un ma-
gnifique éloge de ce tableau, Moniteur universel, p. 1217.
  (3) Nous empruntons cette appréciation du talent de Bonnefond à
A. Martin-Daussignj, Eloge de Bonnefond, p. 18.