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422 LES EEAUX-ÀRTS A LYON. bleau votif du Choléra, qui a été peint à Paris, en même temps qu'Orsel travaillait à la chapelle de la Vierge, dans l'église Notre-Dame de Lorette, et qui'est aujourd'hui dans l'église primatiale; voilà les termes de la pro- gression. Quelle élégance dans le corps d'Abel, quelle expres- sion dans la figure de la mère, qui s'accuse d'être la pre- mière cause du mal sur la terre ! Et si on peut encore trouver quelque chose à critiquer dans la mimique un peu exagérée des personnages de ce tableau, quelle or- donnance magistrale dans le Moïse sauvé des eaux ! quel magnifique agencement des draperies ! quelle science d'archéologie dans la mise en scène ! Mais les fresques du Campo-Santo ont éveillé un monde d'idées nouvelles dans l'âme profondément croyante d'Orsel ! la peinture murale, telle que l'avaient comprise les maîtres de l'école primitive, la peinture murale appelée à moraliser le spectateur, la peinture murale parlant à l'âme, voilà désormais son but. Le Bien et le Mal (1 ), cette poétique histoire que nous ne connaissons que par la gravure de Vibert, et qui nous émeut toujours jusqu'au fond de l'âme quand nous regar- dons cette gravure, est le premier manifeste du nou- veau réformateur : c'est la première inspiration de cette muse religieuse qui fera trouver à Orsel, dans les litanies de la sainte Vierge, un concert plein d'une suave har- monie, semé çà et là de détails charmants que les minia- turistes du moyen âge n'auraient pas plus finement étudiés et que le symbolisme chrétien ennoblit, se terminant par un magnifique final à la gloire de la mère du Sauveur. Le tableau votif du Choléra, remercîment de la ville de (1) Ce tableau a été exposé à Paris, en 1833.