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412                        CHRONIQUE LOCALE.
    — Un bolide énorme a été vu, le 2 novembre, à huit heures du soir,
 se dirigeant de la Suisse vers l'Espagne. Signalé à Genève, il a été aperçu
 peu après dansl'Ardèche et nos provinces méridionales.
    — MmB D'Orgeval-Dubouchet vient de.publier un roman historique dont
 le sujet intéresse notre contrée, t e Château de Tallard est une étude vive
 des mœurs du moyen-âge si loué il y a quelques années, si décrié aujour-
 d'hui et qu'on voudrait déshonorer dans un intérêt politique aussi aveugle
 qu'étroit. Heureusement que les passions, passent et que l'histoire reste. La
 Savoie et le Bugey sont chaudement décrits dans ce livre pour lequel
 M me Adèle de Jussieu, encore une compatriote dont nous devons être fiers,
 a écrit une préface. Plus la bonne et saine littérature devient rare, plus
 cela devient un devoir de la signaler.
    — Paris capitale pendant la Révolution française est un important t r a -
 vail signé : Paul Thureau Dangin. L'auteur est lyonnais, très-bien, mais le
 sujet sort du cadre de la Revue et c'est tant pis.
    — Pendant qu'on se plaint d'un vague malaise et d'une inquiétude poli-
tique dont les feuilles littéraires elles-mêmes ne peuvent se défendre,
   me
 M Ernst rappelle aux Lyonnais les charmes de la poésie et, faisant bonne
mesure, récite à côté des vers immortels de Racine et de Lamartine, les
 strophes de Laprade, Tisseur et Siefert.
    Le 28 novembre, une séance a eu lieu à l'hôtel Collet dont les salons
 étaient dignes, plus que tout autres, de réunir l'élite intelligent de nos
 compatriotes.                       ,
    Mais outre les noms qui paraissent invariablement sur l'affiche, ne pour-
 rait-on pas trouver des talents dignes de figurer près de leurs aînés ?
    Voici un charmant volume, Les Primevères , par Mi|e Marguerite
 Gonin, de l'Arbresle, qui nous révèle un poète avec qui nous devrons
 compter. Force, élégance, souplesse, pensées nobles, beaux sentiments,
voilà ce qu'on trouve dans ce nouveau recueil.
                 La triste Poésie, au front doux et voilé,
                 Ne sait plus où fixer sa demeure incertaine.
    DitM' l e Gonin. — C'est de la modestie, Mademoiselle, car j'ai trouvé
beaucoup de poésie d'ans vos vers.
    — Un de nos compatriotes, aussi distingué par son rang que par son
caractère, M. Roe, Procureur général, à Agen , a prononcé à l'audience
de rentrée, un discours sur La Discipline dans les idées et dans les mœurs.
C'était mettre le doigt sur une plaie vive. Jamais la pauvre France, qui a
besoin d'un médecin habile, n'a vu son mal mis à nu avec plus de force et
 d'autorité. Reste le remède ; l'auteur l'indique. Puisse la malade avoir l'é-
nergie de se l'appliquer.
    — La Société littéraire et historique de l'Ain a élu membres corres-
pondants MM. Honoré Pallias et Raverat, «uteurs de travaux estimés et
connus sur notre histoire provinciale.
    — A Chàlon-aur-Saônc, les dames de la ville, à la suite d'un vœu fait à
l'approche des Prussiens, vont faire placer"sur une tour bâtie d'après les
dessins de M. Charvet, architecte, une statue en pierre due au ciseau de
M. Fabisch.                                                        ,
   — Des travaux importants faits à l'He-Barbe, dans la propriété d'un
archéologue lyonnais, ont mis au jour et fait connaître des restesprécieux de
l'antique abbaye. Des tombeaux, des morceaux d'architecture, des inscrip-
tions, des fresques ont été découverts et réparés. La chapelle, un joyau
archéologique , va être débarrassés de ses souillures et retrouvera tout le
respect auquel elle a droit par la magie des souvenirs.             A. V.
              Lyon, imp. d'AIMÉ VINGTRINIER,directeur-gérant.