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 400                NOTICE SUR M. L'ABBÉ JOUVE.
  à décliner lorsque le concours de ce dernier lui fit défaut (1).
     Un talent excessivement varié, et pour ainsi dire universel,
  lui permit de traiter avec un égal succès la littérature, l'élo-
  quence, l'archéologie, la musique, le droit canonique, la philoso-
  phie religieuse et les questions d'économie politique et sociale ;
  il s'essaya même dans la poésie (2). Comme écrivain, M. Jouve
  possédait de brillantes qualités de style ; mais on doit lui repro-
  cher de s'être laissé aller un peu trop à son imagination d'artiste,
  et d'avoir traité quelquefois ses sujets à la légère. Il voyait
 • toutes choses de haut et de loin, et ne donnait pas assez d'atten-
  tion aux menus détails; lorsqu'il s'agit de faits et de citations, et
  en général pour toutes les questions positives, son érudition est
  souvent en défaut. Ce n'est point chez lui le travail patient du
  bœuf qui creuse péniblement le sillon ; c'est le mouvement léger
  du papillon qui voltige sur les fleurs. On peut appliquer en toute
» vérité à sa littérature le vieil adage politique : De minimis non
   curât prœtor.
    Comme la plupart des philosophes et des penseurs, il était
 absolu dans ses théories, systématique dans ses vues ; il em-
 brassait facilement des idées extrêmes, parfois bizarres : c'est
 ainsi qu'il n'admettait pas la division de la France par départe-
 ments, et qu'il affectai! de faire suivre un nom de ville de celui
 de l'ancienne province à laquelle elle appartenait (3). Il avait
 cru reconnaître dans ses voyages plus de civilisation chez nos
 voisins les Anglais, les Italiens, les Allemands, etc., qu'en France;


    (1) L'Exposé, ou profession de foi publiée en tête du premier n° de
 Y A mi des Familles (tFr janvier 1856), est signé par MM. les abbés Nada[
 et Jouve. Ce dernier y a publié jusqu'en 1859, une trentaine d'articles,
 qui roulent, pour la plupart, sur des questions d'économie sociale et reli-
 gieuse ou d'archéologie et d'histoire locale. Les trois derniers volumes
 n'offrent rien de lui.
     (2) Voir ei-après, à la Bibliographie, n° 27.
    (3) Voir dans le compte-rendu du Congrès archéologique tenu à Valence,
 à. 240, une chaleureuse sortie de M. [de Berluc-Pérussis, appuyé par
 M, le chanoine Jouve, contre la division départementale de la France.