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                      KOTrCE SUR M. l/ABBi JOUVE.                          39i

  conformément aux intentions paternelles, après avoir achevé ses
 études classiques au collège de Valence (1), notre futur doyen
 suivit pendant trois ans, quoique bien à contre-cœur, les cours
 de droit de la Faculté d'Aix; mais sa résolution première finit par
 l'emporter, et par triompher de l'opposition de son père, lequel
 cependant éprouva un violent chagrin d'une détermination qui
 dérangeait tous ses plans. Gustave avait déjà subi son premier
 examen de licenee, lorsqu'il rompit complètement avec une
 carrière où ses préeoces talents lui promettaient un brillant
 avenir (2). Le jeune étudiant revêtit donc l'habit ecclésiastique ,
 et entra au Séminaire d'Avignon ; toutefois, il y demeura peu de
 temps, et alla achever ses études historiques au séminaire de
 Saint-Sulpice, à Paris, d'où il sortit diacre en 1828. Mgr de la
 Tourrette, évêque de Valence, au diocèse duquel il appartenait
par sa naissance, l'ordonna prêtre à l'âge de vingt-qualre ans , et
se l'attacha presque immédiatement en qualité de secrétaire,
après l'avoir laissé quelques mois seulement vicaire à la paroisse
de Saint-Jean, dans la ville épiscopale. Déjà le jeune prêtre
faisait parlie de l'administration diocésaine en qualité de membre
du conseil épiscopal, lorsque, en 1833, il fut ciéé par le même
prélat chanoine titulaire de la cathédrale de Valence, li n'avait
alors que trente-quatre ans.


   (1) Le jeune Jouve fut choisi avec deux de ses condisciples pour dé-
clamer, à la distribution des prix du collège, en 1821, une égloguc
intitulée he premier jour de mai, allégorie poétique en l'honneur de la
naissance du due de Bordeaux.
   (2) C'est donc à tort que l'un des biographes de M. le chanoine Jouve
insinue, comme cause de sa détermination, que « ses sentiments religieux
« le conduisirent à chercher dans l'amour de Dieu et dans l'exercice du
« sacerdoce l'oubli d'un profond chagrin. » (L'Ordre et la Liberté du
23 février 1872). L'épreuve de famille à laquelle il est fait allusion ici est
sans doute la perte de fortune de son père, arrivée en 1847 ; mais à
cette époque M. Jouve était prêtre depuis près de vingt ans. Il eût été
vrai alors de dire que « son caractère sacerdotal et ses sentiments
« religieux le conduisirent à chercher dans l'amour de Dieu l'oubli d'un
« profond chagrin. »