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340 LES BEAUX-ARTS A LYON. des portraits, en attendant qu'une occasion le mette en relief. Le 7 pluviôse an X , il présente à l'Athénée de Lyon, dans une séance présidée par le ministre de l'inté- rieur, un dessin allégorique exprimant la reconnaissance de Lyon pour les bienfaits du premier consul et pour la réédification des façades de Bellecour. Grand succès : le ministre décide que le dessin sera exécuté en un ta- bleau Qui restera à Lyon (1). C'est sans doute cette première œuvre de Revoil qui le fit choisir comme pro- fesseur de peinture en -1807, lorsqu'il fut question de fonder à Lyon une école spéciale de dessin. Les tableaux dans le grand genre ne sont pas cependant ceux qui ont fait la réputation artistique de Revoil et il ne faut pas l'aller chercher dans les tableaux que possède Saint-Nizier : le Sacré-Cœur de Jésus adoré far les anges , le Christ en croix, deux tableaux du reste qu'il est impossible de voir au fond des chapelles où ils sont placés. Le succès qu'avait obtenu Richard, son ami et son condisciple, à l'école de David, dans la peinture de genre, décida Revoil à suivre la même voie. Le public avait pris goût aux tableaux anecdotiques : Revoil n'en fit plus d'autres. L'Anneau de Charles-Quint, exposé en 1 810, commença la série des scè- nes qu'il a empruntées à l'histoire du moyen âge et de la Renaissance. Il était d'autant plus attiré vers cette époque historique qu'il était un antiquaire passionné et possédait un cabinet fort remarquable. La recherche des accessoires, (1) Ce tableau fut anéanti par Revoil lui-même en 1814, lors de la rentrée des Bourbons. Il représentait une veuve en deuil, affaissée près d'un monument funèbre et se ranimant à l'aspect d'un héros qui lui tend la main. Des enfants les entouraient, exprimant les uns le chagrin, les autres l'espérance ; derrière le héros s'avançaient le Com- merce et les Arts, tandis qu'un reptile, le Vandalisme, s'enfuyait vers les décombres. Voir Journal de Lyon, 7 pluvioss an X.