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306 UN AMOUR MALHEUREUX. RAIMOND. Tu vois, le prêtre est là ; que son regard est doux ! Combien d'ans ont passé sur cette tête blanche ! SCÈNE II BEETHE, RAIMOND, L ' E R M I T E . L'ERMITE. Pardonnez, mes enfants, si ce corps qui se penche Est lent à se mouvoir, et lent à s'avancer. Sans entrer sous mon toit, vous ne pouvez passer ; Ce désert m'appartient, quiconque est en voyage, Quiconque est malheureux, surtout, m'y doit hommage. D'un chemin rude et long si vous avez souffert, Yous trouverez asile, et de bon cœur offert. RAIMOND. Votre hospitalité nous comblera de joie ; Celui qui tend la branche à l'homme qui se noie ; A la veuve, à l'enfant ayant froid, ayant faim, Qui donne avec grand cœur un habit et du pain, Celui-là seul est grand devant le suprême Etre. L'ERMITE. Je suis à peine, hélas ! la loi du divin maître. Mais, enfants, si je puis vous appeler ainsi, Pardonnez un vieillard, qui vous amène ici? RAIMOND. Nous venons implorer votre saint ministère. Au pied de vos autels bénissez-nous, mon Père; Nous sommes de bien loin venus auprès de vous ; Nous sommes fiancés, nous voulons être époux. L'ERMITE. Que dites-vous, Seigneur? vous tremblez, jeune fille? Je ne vois près de vous ni parents, ni famille ;