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UN AMOUR MALHEUREUX. 301 MAUBOIS. Je vais courir après, Monseigneur, et j'y vole. LE BASON. Il faudra, dès ce soir, engager ta parole, Tu m'entends ; je ne yeux ni retards, ni délais. Je t'avais dit trois jours ; ainsi je le voulais. Mais, en y pensant mieux, j'ai mandé le notaire ; Je veux, dès aujourd'hui, terminer cette affaire. Je t'ai donné ta ferme, et j'ai tout fait pour toi ; Ceux qui m'ont bien servi sont satisfaits de moi. J'ajoute pour ta fille un pâtis dans la plaine ; Le pré qui te joignait arrondit ton domaine, Il te convient, mon drôle, et je t'en fais présent. De ton zèle pour toi j'ai lieu d'être content, Je serai toujours bon quand tu seras fidèle. MACJBOIS. Monseigneur ! LE BAEÛJi. Et ta fille, à propos, que dit-elle ? MAUBOIS. . Elle parait contente, et pourtant ne dit rien. Une fille toujours aime à prendre un soutien; On fait gaiment le pas dont ensuite on enrage. LE BABON. Elle est comme sa mère , elle est un peu sauvage, MAUBOIS. Encor pis, Monseigneur ; on ne la voit jamais ; Elle court, elle vole ; hier je lui disais : Si tu prends un jaloux, tu seras malheureuse. — Il ne l'est pas, mon père.... Et m'embrassant, joyeuse, Elle a comme une flèche enfilé la forêt ; Il serait bien léger le faon qui l'atteindrait. ai