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  286                   LA PLACE DU CONSULAT.
      Il faut bien avouer que le pauvre brave homme
      N'a pas l'air d'un héros de la Grèce ou de Rome :
      Comique en son allure et quasi contrefait,
     Dans sa robe de chambre il est vraiment fort laid.
     Mais honnête avant tout, quand la riche Angleterre,
     Voulant utiliser son nouveau savoir-faire,
     Eut recours au démon de la vénalité,
     Elle échoua bientôt devant sa probité,
     Et l'enfant de Lyon, à son pays fidèle,
     Des sentiments d'honneur resta le vrai modèle.
     Si devant les puissants je garde un air altier,
     Je m'adoucis auprès du modeste ouvrier,
     Et sur lui reportant ma sympathique vue,
     Je formule des vœux pour une autre statue.
     Je ne demande pas qu'on change en Adonis
     Un des vieux ornements de notre De viris ;
     Mais je désirerais que de sa ressemblance
     Un simple buste au moins gardât la souvenance.

      Après avoir soumis au fouet de l'examen
      Quelques-uns des héros trouvés sur mon chemin,
      Je me sens maintenant rempli de tolérance
      Pour de naïfs désirs sans nulle conséquence.
      Chez nous un piédestal n'est pas un grand honneur.
     Et je viens de prouver sa petite valeur.
     Pourquoi donc en leurrer notre défunt Vaïsse
     Et ne pas contenter son innocent caprice?
     Une statue en bronze est un simple objet d'art
     Qui, dans l'île du lac attirant le regard,
     Introduirait au Parc une œuvre académique,
     Sans le moindre rapport avec la politique ;
     L'élégant piédestal surgirait du gazon,
     Le bronze peuplerait le fond de l'horizon,
   • Et les arbres, groupés sur les bords du rivage,
     Fourniraient à l'artiste un charmant paysage.
        Juillet 1869.

   Je laisse mes lecteurs juges du sentiment qui m'a dicté
les vers ci-dessus, et si j'accepte bénévolement l'appro-