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LA PLACE DU CONSULAT. 279 chéologie lyonnaise, pensant probablement que cette appellation était un souvenir du consulat, prédécesseur du premier empire, et voulant faire disparaître tout ce qui pouvait rappeler les faits et gestes de la dynastie impériale, ont décidé que cette dénomination serait remplacée par celle iï Helvétie (sic). J'avoue que je ne comprends pas quel rapport existe entre la montagneuse Helvétie et l'immense plaine des Broteaux, où se trouve située la dite place (1). Je me permettrai donc de faire remarquer à notre administration qu'elle est complète- ment dans l'erreur, et que ce mot de Consulat répond simplement à un vieux souvenir de la localité. Avant 1789, la municipalité de Lyon, représentée par le prévôt des marchands et les échevins, portait le nom de Consulat. Or, le Consulat avait été momentanément propriétaire d'une partie importante du territoire de la Tête-d'or, divisé en plusieurs îles considérables par diffé- rents affluents du Rhône (2), et l'une de ces îles_conser- vait le nom de ses propriétaires intérimaires. Elle se trouvait à la hauteur actuelle du pont de Saint-Clair, et s'étendait en amont et en aval. Au reste, on peut parfai- (1) Un petit journal de notre ville a prétendu que le conseiller com- munal, chargé d'effacer les noms réactionnaires de nos rues et d'en inscrire de nouveaux, avait donné l'ordre de remplacer celui déplace du Consulat par place des Vessies. Heureusement que l'on s'aperçut à temps de cette affreuse coquille, due à l'ignorance d'un citoyen qui ne savait fpas que le mot Helvétie est synonyme de Suisse. Je laisse au susdit journal la responsabilité de cette historiette; mais je ne la trouve pas dénuée de probabilité. (2) On lit dans l'Inventaire des archives communales, 1757 : «Ten- dance du Rhône à s'ouvrir un nouveau lit et à se porter à travers ou derrière le faubourg de la Guillotière ; ce qui nécessiterait des travaux considérables. »