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248               RE A LYON.

cinq minutes trois détonations eurent lieu sur le sommet de h
colline de Fourvière ; après quoi toute cette foule se releva sans
faire le moindre bruit, oui, sans faire le moindre bruit, et rega-
goa tranquillement ses foyers.
   Si quelques-uns des citoyens appartenant à la Commune ont
assisté à cette manifestation ultrà-calme et tranquille , ils ont dû
se trouver dans la stupeur en voyant combien cet immense ras-
semblement faisait moins de bruit que les citoyennes qui vont
jeter des pierres aux curés et aux instituteurs congréganistes (1).
Si parmi eux il y a des hommes lettrés, je leur recommande ce
vers de Juvénal :
      Dat v'eniam corvis, vexât censura columbas. (2, 63).
Biais je n'espère pas les voir se corriger, car ils savent parfai-
tement, aussi bien que Sénèque, comment on s'y prend pour
acquérir la faveur populaire : Malis arlibus popularis favor quœ-
ritur. (Senec. Epist. 29).                    Paul SAINT-OLIVE.

   (1) Voir une lettre d'une de ces mégères adressée au Courrier de Lyon :
« Si vous avè laire de blagué celte letre nous sommes troi mille ciloyènc
« lyonnaise pour vous arracher les sîieux dont je sui leur délégué. »