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210             HISTOIRE DU CHATEAU DE VAREY.

vres, la comtesse de Brandis en faisait passer aux assié-
geants, comme pour leur montrer que la place en était
complètement fournie. Trompé par cette ruse, et ne se
souciant pas de s'arrêter davantage devant ce château,
Biron offrit à cette dame une capitulation honorable, sous
la condition que les murailles ne pourraient être répa-
rées. » Loco citato, page'278.

    Nous ne savons d'après quels documents notre auteur
 établit qu'il y a eu capitulation et convention concernant
 le château et ses murailles, mais le tout fut démantelé
 quand la France prit possession de notre belliqueux pays.
    Que cette ruse ait été employée en d'autres temps et en
 d'autres lieux; qu'elle soit un éclair inspiré, une réminis-
 cence ou un souvenir, qu'importe ? Par le fait seul d'avoir
 résisté au cruel Biron, d'avoir bravé la fureur de ses soldats
 et d'avoir éloigné d'elle le fléau dévastateur, Renée d'Ugnie
 mérite de passer à la postérité. Puisse notre voix aider a ce
 résultat.
    En immortalisant Renée, puissions-nous contribuer aussi
 à flétrir le général dont naguère des historiens ont écrit la
vie avec l'intention flagrante d'atténuer son ingratitude et
 sa trahison. Biron fut traître , traître a son roi et a la
France. L'histoire a le devoir rigide de le punir. Il fut cruel,
et pour cela encore il mérite un châtiment.
   Nous croyons être le premier a faire connaître un fait qui
montre combien son nom eot encore en horreur dans nos
campagnes.
   Quand il fut mort, la terreur qu'il avait produite, la haine
qu'il avait éveillée se traduisirent par des chansons.
   Un jour, dans une des habitations les plus tranquilles et
les plus calmes de la Bresse, j'entendis une grand'mère
qui, heureuse et souriante, chantait pour amuser un enfant.
   L'air doux et naïf de sa chanson me séduisit ; les paroles