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178 LES BEAUX-ARTS A LYON. manufactures, de leur fournir de bons dessinateurs, et qu'il faille conclure de l'inactivité du façonné à l'absence de dessinateurs bien formés ; la mode est la seule régula- trice de la production des étoffes, et le dessinateur de fabrique ne peut que prolong-er ses faveurs sur tel ou tel genre en le variant et en le modifiant ingénieusement. Tout ce que nous affirmons, c'est que les études sérieuses dans le dessin ont contribué à la supériorité des artistes qui prêtaient leur concours aux fabricants de soieries (1), * et que l'Ecole de Lyon n'a jamais cessé d'être une pépi- nière de dessinateurs. Ainsi, lorsque le génie pratique de Jacquard eut appli- qué h mécanisme du métier de Vaucauson aux métiers à la tire (2) et déterminé un abaissement sensible du prix des étoffes façonnées, les fabricants eurent besoin d'un grand nombre d'artistes pour répondre aux demandes de la consommation ; ils les trouvèrent dans l'école de Lyon, déjà célèbre par ses peintres de genre et ses sculpteurs (3). (1) Croit-on que Revel, dont nous avons parlé au dix-huitième siè- % de, aurait fait faire à l'industrie lyonnaise un si grand progrès s'il n'avait pas été un habile peintre, et s'il ne s'était pas rendu compte du coloris ? (2) C'est ainsi que se nommaient les métiers propres à lafabrication des façonnés. (3) Le Journal de Lyon,, du 13 septembre 1817, fait la revue des ar- tistes qui sont sortis de l'école de dessin de Lyon, et les énumère en tes classant de la manière suivante : « Elèves distingués dans ia peinture : Chometton, Jacomin, Bonne- * fond, Bellay, Orsel, Trimolet, Reverchon, Magnin, Thierriat. Genod « et Rey (diwcieur du Musée de vienne). « Elèves distingués dans la sculpture : Prost, Herald, Charles. Foyatier. « Elèves placés dans les maisons de fabrique de cette ville qui y « sont associés, qui y ont un intérêt ou un fort appointement : Fernon, « chez MM. Grand frères. — Vanrisembourg, chez MM. Bony et C'c.