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LES BEAUX-ARTS A LYON. 477 failli à sa mission et se plaig-nent de ce qu'on ait fait une si large part au dessin de la figure au lieu de renfermer uniquement les élèves dans l'étude de la fleur, nous n'es- sayerons pas de leur prouver qu'ils ont tort. Notre convic- tion personnelle est que l'étude sévère du dessin d'après l'antique et sur le modèle vivant est excessivement utile à un dessinateur de fabrique, en lui donnant la justesse du coup d'œil, la facilité d'exécution et le sentiment de la forme. E t nous nous associons à ces paroles d'un éminent critique (4 ) ; « Le jour où les élèves se laisseront séduire « par les dehors brillants d'une exécution lâchée, le jour « où la vérité et la précision des formes seront sacrifiées « à un faux semblant d'effet et où un pinceau vague tien- c dra lieu de cette correction qui a produit les grands e « maîtres, le jour où les principaux caractères de la « nature seront méconnus et où l'élève ne s'appliquera « qu'à en rendre les pauvretés, ce jour, disons-nous, « sera marqué par la décadence de notre magnifique < industrie. » Au reste, rappelons-nous que les époques où les étoffes ornées de dessins, étoffes dites façonnées, ont eu le plus de vogue ont été l'une de 1844 à 4 825, l'autre de 4 838 à 4852, et que la grande réputation des fabriques lyon- naises reposait sur le goût et la perfection des dessins. Ce n'est pas à dire qu'il suffira, pour donner de l'activité aux (1) Rapport sur le concours pour l'histoire des beaux-arts, lu à l'Académie de Lyon, le 31 janvier 1885, par M. Martin-Daussigny, page 17. Déjà , en 1806, M. d'Herbouville, préfet, disait aux élèves de l'école de dessin : « Les dessinateurs d'étoffes doivent avec la même facilité « projeter une rose, tracer une frise et prononcer les contours de la « figure humaine, la plus difficile des merveilles soumises à la 'magie « des arts d'imitation. » Bulletin de Lyon, 4 octobre 1806.