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176 LES BEAUX-ARTS A LYON. . sionparla perfection du dessin, la précision de la forme. En basant son enseignement sur ces principes, il entrait en lutte avec l'école moderne, pour laquelle, depuis long- temps, le principal mérite dans un graveur était de savoir colorer à l'aide de teintes plus ou moins intenses, obte- nues par des combinaisons plus ou moins compliquées de hachures et de tailles (<1). Vibert résista au blâme et à la critique et persévéra, fort de sa conviction. Comme artiste, il ne fit aucune concession, et. la gravure du tableau d'Orsel, le Bien et le Mal, gravure travaillée pen- dant ving-t années, est son manifeste ; comme professeur, il transigea, dans l'intérêt de ses élèves, mais il ne se plia pas assez aux exigences de l'art moderne, car ses élèves ne purent jamais, en quittant l'école, se présenter immé- diatement avec chances de succès au concours de gravure, à Paris. Toutefois, le grand nombre de ses élèves qui ont réussi (2), soit dans la gravure en taille douce, soit dans la lithographie, soit dans l'application de la gravure à l'industrie (par exemple dans l'impression des étoffes), atteste la supériorité et la fécondité de la doctrine pro- fessée à l'école de Lyon. Au milieu de ces innovations et de ces fortes études, le but industriel de la création de l'école de dessin n'était pas oublié. Bonnefond et Vibert, comme Revoil, n'avaient pas négligé l'intérêt des fabriques lyonnaises. Que des esprits chagrins trouvent que l'école de Saint-Pierre a (1) Drevet, Nanteuil. Edelinck et tous les graveurs depuis le dix- septième siècle ont été des coloristes. (2) M. Martin-Daussigny donne les noms de quelques élèves de Yibert qui aujourd'hui sont des artistes très-remarquables et indique quelques-unes de leurs œuvres. Voir Eloge de Vibert, pages 14 et 15, et la note 1. C'est de l'histoire contemporaine.