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                    ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS.                       iS7

                                    ÉCHO

          Die an dives ero, carmina si scripsero ? — Sera.
        Que seraï-jo à tos is in l'iuveian mos vers? — mô vaiv (1)

          Semicaper Faunus cur ita clamai ? — amat
        Que fa Fauno cornu quand dinqu'a brame? — alarae.

   Laissons là bien vite cette poésie de céramique (2),
 bonne tout au plus à amuser les oisifs, et abordons le côté
 sérieux de la question. Mais avec qui m'entreprendre
pour trouver ce modèle qui puisse servir de thème, ou
plutôt de prétextée l'exhibition de ma Muse.Virgile ? Ovide?
l'harmonie enchanteresse de l'un, la souplesse protéiforme
de l'autre ne semblent-elles pas faites pour découragera ja-
mais tout imitateur'/Peut-être serais-je plus heureux avec
Horace ? le genre plus simple et plus varié de l'aimable
poëte, sa philosophie pratique, se prêteraient mieux, ce me
semble, au terre-à-terre de mon vol alourdi. J'aime à croire
toutefois que le lecteur ne me fera pas l'injure de me
supposer la fatuité de prétendre égaler, même de loin, les
grâces du modèle. Heureux tout au plus m'estimerais-je de
pouvoir faire dire de ces grossiers essais, ce qu'a dit d'une
traduction d'une bien autre portée que la mienne (3), un
poète si semblable lui-même par plus d'un côté à l'ami de
Mécène:
              L'Horace que ton artrdéguise,
              Garde encor l'esprit d'autrefois ;
              Qu'on le serve en «?, en patois,
              Le vin d'Albe toujours nous grise. (4)

  (1) Mô ou de mô-vair, qui fait mal à voir, désagréable.
  (2) A la campagne, les Palissy de faience qui oment le dressoir sont en
général illustrés île devises galantes ou morales, genre du sieur Pybrac ou
de Gentil-Bernard.
  (3) Traduction d'Horace par J. Janin. Édition elzévirienne. Paris ,
Hachette, 1861.
  (4) Soulary, Éphémères, xcvi.