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                   L'ÉGLISE DE LALOUVESC,                429

  nante composition, et le souvenir se perd et s'évanouit
  lorsqu'on croit saisir le modèle cherché. C'est qu'ici
  l'artiste s'est inspiré, mais n'a pas copié. C'est pour
 cela qu'en voulant se reporter aux similaires de ce style
 on croit en entrevoir les vagues contours, la couleur fu-
 gitive, mais on ne peut en surprendre les traits ressem-
 blants. L'inspiration est pour ainsi dire illimitée et sem-
 ble participer, dans une certaine mesure, de ce don infini
 de la diversité dans la création, qui appartient à Dieu
 seul.
     Sur les quatre chapiteaux des colonnes supportant
 l'entablement d'où s'élèvent les quatre grands arcs du
 sanctuaire, sont sculptées, les ailes déployées, les aigles
mystiques qui rappellent ces paroles de l'Evangile : Ubi
corpus, ibi congregabuntur et aquilœ. Ces aigles, en
effet, magistrale composition, entoureront bientôt les
restes vénérés de l'homme de Dieu, de l'intrépide apô-
tre du Veiay, dont la châsse précieuse doit reposer au-
dessus du maître-autel.
    Nous ne pouvons oublier, et nous les avons constam-
ment sous les yeux, ces savants effets de contrastes et
d'opposition, qui font valoir d'une manière si saisis-
sante., les proportions de l'ensemble et la beauté des dé-
tails. La sculpture ne paraît si riche et si puissante que
parce qu'elle est distribuée avec une sobriété merveilleu-
sement calculée ; elle ne s'éparpille nullement ; elle se
concentre au contraire et se montre toujours dans le voi-
sinage de quelques surfaces unies ou légèrement orne-
mentées ; car la sculpture, comme la peinture, a ses tons
particuliers et ses nuances, dont il importe grandement
de tenir compte.
  Les quatre grands arcs de la coupole méritent bien
notre admiration par la courbe élégante de leur tracé ;