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120          SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'EMEANCE.
   Cette sévère sentence se trouve justifiée, denos jours, par
le chiffre des décès.et nous pouvons ajouter par ceux de la
justice criminelle. Pourquoi ces sages avis ne sont-ils pas
donnés avec la même autorité ?
   Nous trouvons, en effet, dans le rituel de Lyon, publié par
S. E. M gr de Bonald, le passage suivant au chapitre du
baptême : Nous recommandons d'engager la mère de cet
enfant à le nourrir dle-même, si elle le peut, et si elle ne
le peut pas, à lui donner une nourrice catholique et de
bonnes mœurs.
   Le précepte est donné, mais dans des termes singulière-
 ment affaiblis. Nous croyons qu'aujourd'hui, l'autorité
religieuse éclairée par l'état des mœurs devrait insister sur
ce devoir, et que l'autorité civile munie des renseignements
de la science, pourrait s'inspirer des Remonstrances du
chancelier Michel de l'Hospital et des arrêts des parlements
concernant l'industrie des nourrices ; elle pourrait prendre
 aussi des mesures pour réprimer des abus qui compromet-
tent la sécurité des familles et la prospérité nationale, Il
 conviendrait enfin de publier des avis, par la presse ou de
toute autre manière, pour avertir les parents des dangers
 auxquels sont exposés les mères et les enfants, par l'in-
 fraction de cette loi essentiellement hygiénique et morale.
   Mais les médecins, plus que d'autres, ont des devoirs à
remplir. Et d'abord, être plus sévères dans leurs prescrip-
tions, s'élever contre les doctrines qui ont obscurci les véri-
tés anthropologiques, tari les sources de l'art et détruit la
responsabilité morale.
  C'est en considérant les maux produits parla falsification
de la science, dans toutes les branches de l'enseignement,
que M?r Darboy a dit : Quand les hommes corrompent la
science, la science le leur rend (1).
  Cette réflexion mérite d'être prise en très-sérieuse con-
sidération ; elle s'applique à la question qui nous occupe.

  (1) Reflexions sur l'Imitation de Jésus-Ghrist, p. 44.