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            SOCIÉTÉS PROTECTRICES DE L'ENFANCE.           107

enfant, doit non-seulement alimenter son corps, mais déve-
lopper son âme.
   Cette doctrine éclaire la donnée de l'expérience) où se
voit en chiffres éloquents la distance qui sépare la mère
de la nourrice ; comme dans les arts on distingue la dis-
tance qui sépare l'idéal du positif.
   Peut-être qu'en insistant sur cette idée, je parais m'éloi-
gner de mon sujet, ou que j'abandonne mes attributions
de médecin, dont le but est la conservation de l'homme,
pour prendre celle du moraliste, dont la mission est de
développer l'intelligence et de former le caractère.
   Cette observation ne me paraîtrait pas fondée, l'homme
est une unité complexe, mais indivisible. C'est pour avoir
isolé les connaissances qui frappent les sens de celles qui
s'adressent à l'esprit qu'un malentendu existe entre la
philosophie médicale et celle du naturaliste. Pour rétablir
l'accord, il me paraîtrait nécessaire de réunir ces deux or-
dres de vérités qui constituent la science proprement dite.
Sous ce rapport, je m'associe complètement à la pensée
émise par M. le D1' Brochard, dans son discours sur l'a-
mour maternel, prononcé dans la dernière séance de la
Société protectrice de l'Enfance.
   En parlant de cette noble passion, notre honorable con-
frère a démontré qu'elle était le seul moteur pouvant don-
ner une salutaire impulsion à la vie organique de l'a mère
et à celle de l'enfant il a confirmé cette parole de Saint -
Lambert :
            A l'amour maternel la nature confie
            Ces êtres imparfaits qui commencent ia vie.

   Ce discours, ainsi que ceux, prononcés dans ia même
séance, avaient principalement pour but de fixer l'atten-
tion sur l'effrayante mortalité des enfants soumis au notir-
rissage mercenaire.
   M. le D r Brochard, chargé pendant dix-huit ans de la
surveillance de ce genre d'industrie dans les environs do