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LA NOUVELLE CHAPELLE DE FOURVIÈRE. 55
trône comme une reine au milieu des prophètes, des
apôtres, des martyrs et des vierges. Ses ancêtres, de
race royale, sont représentés aux soubassements des
tours de la façade principale. Sous le porche de cette
même façade se déroule encore une représentation triom-
phale de Marie ; et dans le fronton couronnant l'édi-
fice, l'architecte a rappelé le vœu des échevins lyonnais
mettant la ville sous la protection de notre bien-aimée
Patronne, pour faire cesser la peste en 1628.
Le nouveau sanctuaire de Fourvière n'est pas une
œuvre de concours, il est vrai ; c'est plus que cela, c'est
une œuvre d'inspiration. Le programme n'en a pas été
tracé dans la manière méthodique et limitée des concours;
le génie de l'architecte a voulu un champ plus libre, ses
aspirations ne pouvant se borner à des conditions régle-
mentaires et déterminées d'art et de style. On limite le
talent dans un programme donné ; on n'y emprisonne pas
le génie. C'est comme un élément non compressible
qui tend toujours à prendre son niveau.
Nous ne contestons pas, tant s'en faut, l'utilité des
concours, le principe est excellent, mais l'écueil est dans
la composition du jury d'examen ; et l'on ne peut nier
qu'en dehors de l'action de ces tournois artistiques, il ne
se soit produit une foule d'oeuvres de premier ordre. La
généralité de nos monuments historiques, églises ou
châteaux, en est la preuve, tant il est vrai qu'il n'y a
rien d'absolu dans les lois qui régissent les conceptions
de l'esprit humain.
L'œuvre de Fourvière, pour n'être pas le résultat d'un
concours, n'en a pas moins subi les épreuves les plus
sérieuses. Elle a été examinée et jugée dans ses plans et
dessins par un jury plus nombreux, plus divers et plus
indépendant qu'aucun jury de concours.