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LA NOUVELLE CHAPELLE DE FOUKVIÈKE. 53 elles semblaient menacer ruine et sur le point de s'é- crouler. L'architecte de Fourvière n'a fait pourtant que mettre en pratique l'art si savant et trop oublié des constructions romaines que l'on retrouve surtout dans la butée des voûtes des grandes salles de monuments encore existants. Ce système, dégagé de îoute fantasmagorie, de tous moyens empiriques, n'est que le résultat du simple bon sens d'observation. Il consiste à neutraliser les poussées de la voûte centrale par d'autres petites voûtes disposées en berceaux et dans le sens longitudinal du plan. Ces berceaux font ainsi l'office d'une culée profonde et rigide» qui s'oppose à toute action de poussée latérale. Telle a été le parti adopté pour le monument de Fourvière, et c'est pour cela que de simples contre-forts suffisent pour empêcher tout écartement des voûtes et en assurer l'iné- branlable stabilité. La nef est un splendide résumé de grandeur, de hardiesse et de légèreté. A la vue de cette puissante et radieuse inspiration, on se plaît à croire que le savant architecte a rêvé la Jéru- salem céleste et en a tracé l'esquisse à sa manière. Lui sera-t-il donné de réaliser son œuvre telle qu'il l'a en- trevue ? Dieu seul le sait. Colonnes de jaspe et de por- phyre, marbres et métaux précieux, pierreries resplen- dissant partout dans .la cité mystérieuse de l'Apocalypse, sont venus certainement à l'esprit de l'artiste durant son travail d'élaboration ; et, en prévision d'une gvande somptuosité de matériaux, il a donné essor à toutes les richesses de sa brillante imagination. La coupe transversale qui donne la vue intérieure;;du sanctuaire nous semble unécrin entr'ouvert et laissant voir quelque chose des richesses artistiques qu'il renferme. Il y a là de quoi éblouir. Arcs aux couines suaves, brodés