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LA NOUVELLE CHAPELLE DE FOCRVIÈRE. 49 scuptures, un diadème étincelant d'ajours dont les lignes fermes et pures se découperont puissamment sur l'azur du ciel. Le monument de Fourvière ne portera pas dans les nues sa flèche élancée ; ses tours y élèveront leur front majestueux portant dans les airs le sigue auguste de. la rédemption. En effet, sur chacun des clochers est figurée une croix mince et svelte prenant son point de départ sur un socle élégant qui mouvementé, dans une juste me- sure, la ligne horizontale des couronnements. En résumé, telle qu'elle a été conçue, l'œuvre de Four- vière est complète d'un bout à l'autre. Seul, l'architecte a le droit d'y porter la main et d'en modifier les détails C'est une hymne, c'est un poème auxquels nulle main étrangère ne saurait toucher. Le génie de l'architecte en a déterminé la prosodie avec ses rimes, ses mesures, ses quantités. Personne n'a jamais songé à compléter Virgile dans les vers inachevés de son Enéide. Lorsque nous plongeons un regard dans le passé, et que nous reconstituons par le souvenir les édifices reli- gieux de toutes les périodes du moyen-âge, nous voyons que toutes ces œuvres, quel qu'ait été leur style, ont été saluées comme un fait important à leur apparition, et sans que l'on ait songé à leur demander compte de leur origine. Nos monuments du style latin, nos basiliques romanes, toutes empreintes de l'art de Byzance et du souffle puissant de l'architecture romaine ; puis nos grandes cathédrales gothiques des xm e , xive et xve siè- cles, et nos belles églises de la Renaissance ont illustré tour à tour chaque siècle où ces édifices se sont élevés. Ils ont tous marqué, à leur moment respectif, le génie particulier de l'architecture de leur temps ; et en rai- son même de leur dissemblance de style, ils ont été le •4