page suivante »
LA NOUVELLE CHAPELLE DE FOURVIÈRE. 47 la puissance romaine dont on ne retrouve plus que les débris, s'élèvera à son tour une de ces oeuvres architec- turales dignes des grandes époques religieuses du moyen- âge. On ne peut encore juger de cette œuvre que par des vues photographiées, et déjà dans ces sortes de stéréos- copes restreints le nouvel édifice apparaît avec un charme irrésistible ; on prévoit qu'il sera digne de couronner l'admirable coteau d'où s'étend, à perte de vue, un des plus beaux horizons que l'on puisse avoir sous les yeux. Des trois vues de façades renfermées dans les cartes synoptiques publiées par la Commission de Fourvière, celle qui vous saisit le plus vivement c'est l'abside en- tourée de sa magnifique galerie qui s'élèvera du côté de la ville. Certes, ce n'est pas à dire que l'œuvre soit faible sur d'autres points, car chaque partie est remarquable- ment belle; mais l'abside, par sa position exceptionnelle- ment pittoresque et comme supportée par la galerie mo- numentale qui l'entoure, se présente avec une grandeur et une majesté étonnantes. Et, si pour le moment de sim- ples vues impressionnent et captivent le regard, quel effet ne produira pas l'œuvre tout entière dans sa sai- sissante réalité. L'abside, plus complexe dans sa construction que les autres parties de l'édifice, ne se présentait pas comme un programme ordinaire aux méditations de l'architecte. On sait combien sont laborieuses les études relatives aux silhouettes extérieures d'un monument, toujours plus difficiles à obtenirque des effets d'intérieur. Il semble que l'artiste ait concentré su? ce point toutes les ressour- ces de son talent. L'abside du monument de Fourvière sera certainement, par la noblesse du style, l'élégance des proportions et la beauté de la forme, une des plus belles pages de l'architecture sacrée écrites de nos