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 28               LA FAMILLE VARENNE DE FEN1LLE.
arrêt portant qu'il n'y avait pas lieu à suivre. Les Élus se
plaignirent de cette sorte de déni de justice ; l'imprimeur
fut arrêté et dut révéler le nom de M. de Bévy, qui fut forcé
de donner sa démission et de se constituer prisonnier.
 • Le Parlement ne se tint pas pour battu ; il intéressa à
sa cause la Cour des aides de Paris, alors présidée par
Malesherbes. Celle-ci évoqua l'affaire devant elle. Dans
le ressort de cette Cour, en effet, rentraient les comtés de
Mâcon, d'Àuxerre et de Bar-sur-Seine, annexes de la
province de Bourgogne ; d'ailleurs le mémoire de Varenne
attaquait sa juridiction. Elle prit fait et cause pour le
Parlement de Dijon et condamna au feu le mémoire du
défenseur des droits de la province. Dès lors commença
entre le Conseil du roi, d'une part, la Cour des aides et
le Parlement de Bourgogne de l'autre, une lutte qui
montre quelle importance le pouvoir royal attachait à
avoir le dernier mot dans ce conflit. Les arrêts du Conseil
cassent les arrêts du Parlement et les arrêts de la Cour
des aides qui, à leur tour, refusent d'enregistrer les édits
et rédigent des remontrances. Varenne, contre lequel un
décret est lancé, se réfugie à Versailles, et la haute pro-
tection qui lui est accordée ne peut le mettre à l'abri des
ressentiments du Parlement. Ses biens sont mis sous le
séquestre judiciaire ; on exige la suppression de sa charge
de secrétaire des Etats (1) ; sa famille est obligée de fuir

   (1) Le 29 novembre 1762, le prince de Condé écrivait à Varenne :
  « Vous avez soutenu, Monsieur, les intérêts de la province de Bourgogne
contre les entreprises du Parlement de Dijon d'une façon dont je suis on
ne peut plus satisfait, et je suis informé de ce qui vous regarde dans tout
ce qui s'est passé dans cette affaire. Comme on pourrait tenter votre
consentement de quitter votre charge, quoique je sois persuadé que vous
ne ferez rien sur cela sans mon aveu, je suis bien aise de vous prévenir
que vous ne devez écouter aucune proposition tendant à vous faire re-
noncer aux fonctions que vous remplissez, et je n'ai pas besoin de vous